Le CEA de Grenoble, où se trouve Arc Nucléart, est une ville
à part entière… et bien surveillée. Après avoir franchi une double barrière,
toutes les personnes du camion, conducteurs compris, doivent se présenter à
l’accueil avec la carte d’identité. Toutes leurs informations sont
enregistrées, et ils sont pris en photographie pour constituer un badge
d’accès. Autrement, nous sommes tous originaires de l’Europe, sinon, la
procédure est encore plus compliquée.
Enfin… toutes les personnes du camion… Bien cachées dans leurs caisses, les momies
franchissent incognito le contrôle d’accès. Et heureusement, car elles ne
viennent pas d’Europe. Mais elles ne représentent guère de danger d’espionnage
industriel.
Des rues, des ronds-points, des panneaux, des parkings… Le
laboratoire d’Arc Nucléart est un bâtiment discret, qui semble anodin. Semble,
seulement, car par la fenêtre, on devine des statues anciennes, des cadres
posés sur des tréteaux.
Depuis maintenant 50 ans, ce laboratoire emploie les
techniques de pointe les plus poussées pour la conservation du patrimoine
artistique. L’irradiation aux rayons gamma est utilisée pour détruire les
attaques parasites dans les œuvres. La consolidation des bois gorgés d’eau se
fait par imprégnation de polyéthylène glycol.
L’équipe nous attend. Même le photographe est là. L’arrivée
de 4 momies n’est pas si banale que cela, même si l’équipe est aussi habituée à
voir arriver des pirogues, des galères, des sculptures monumentales… Le
quotidien est par nature varié à Arc Nucléart.
Les momies sont déchargées et mises dans une zone de
quarantaine. De là, elles gagneront directement la chambre d’irradiation, où
elles seront enfin débarrassées dans leurs hôtes indésirables. Le biologiste,
qui avait mené l’analyse deux ans plus tôt, vient de nouveau les saluer.
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